Pomme de terre : recul « historique » des surfaces
Les surfaces de pommes de terre affichent une nette baisse en Europe. Les producteurs font face à des prix contractuels en repli face à une hausse des charges inédite. Pour y faire face, des aides viennent d'être mises en place dans les Hauts-de-France.
Les surfaces de pommes de terre affichent une nette baisse en Europe. Les producteurs font face à des prix contractuels en repli face à une hausse des charges inédite. Pour y faire face, des aides viennent d'être mises en place dans les Hauts-de-France.
Les surfaces de pommes de terre sont en recul pour cette campagne. Au niveau européen (Allemagne, Belgique, France et Pays Bas), cette baisse est estimée entre 3 et 5 % par le groupement de producteurs européen NEPG. Pour la France, la baisse serait plus prononcée : le ministère de l’Agriculture tablait à la mi-avril sur un recul de 6,7 % des surfaces. « Il s’agit d’un événement absolument historique. La dernière fois que la superficie a diminué, c’était en 2014 ! », relève le NEPG, dans un communiqué en date du 10 mai. Cette baisse de surface révèle une situation difficile pour les producteurs de pommes de terre.
Après des mois de baisse et une situation de saturation liée à la crise de la Covid-19, le marché libre commence tout juste à se redresser. Quant aux contrats des filières de transformation, les prix de cette nouvelle campagne sont généralement inférieurs de 5 à 10 % à ceux de l’an dernier.
Ces baisses ne permettent pas toujours aux producteurs de supporter des coûts de production en hausse, liés à l’interdiction de l’antigerminatif CIPC. Les produits antigerminatifs alternatifs au CIPC sont plus chers, plus volatils et nécessitent d’importants travaux pour étanchéifier les bâtiments. Une situation qui poussait, dès février dernier, le NEPG a exhorter les producteurs « à effectuer une analyse précise de leurs coûts de production avant de signer quoi que ce soit. »
Pour faire face à ces investissements, les producteurs des Hauts-de-France disposent d’une aide de 40 % pour un plafond de dépenses de 50 000 €. Le dispositif mis en place par la Région est ouvert aux investissements d’isolation, de ventilation, d’étanchéisation et d’amélioration des performances énergétiques des installations.
Financée par des fonds FEADER, l’aide est soumise à appel à projet : les producteurs ont jusqu’au 2 juillet pour déposer leur dossier complet. Les candidats doivent constituer leur dossier au plus vite : la réalisation d’un diagnostic énergétique et de plusieurs devis est requis et ces formalités prennent du temps. Réunissant 64 % de la production nationale, la région Hauts-de-France est la première région française de production de pommes de terre.